Anaë Gin ne pourrait exister sans le travail des apiculteurs. Julien est un producteur engagé pour la préservation de l’environnement. La culture du miel dans sa famille est un savoir-faire ancré depuis des générations.
Pourquoi es-tu devenu apiculteur ?
Mon grand-père était apiculteur, il y a des racines familiales dans mon choix. Avant de devenir apiculteur, j’étais menuisier, j’ai travaillé sur beaucoup de grands chantiers parisiens comme la Samaritaine par exemple. Mes parents sont artisans biscuitiers et apiculteurs en parallèle. Ils m’ont proposé de les rejoindre, j’ai donc décidé de partir étudier l’apiculture au sein d’un BP apicole. J'ai découvert un aspect du métier que je n'avais pas vu jusqu'à présent, la facette environnementale. J’ai vu qu’il y avait de nombreuses problématiques et que ma famille faisait face à des mortalités anormales que mon grand père n’avait jamais connu durant sa carrière. Pour moi, participer à la multiplication et au renouvellement du cheptel d'abeilles a beaucoup de sens. J’arrive à garder un lien familial et conserver un savoir-faire, mon action assure aussi la présence de pollinisateurs. La pollinisation est très importante pour la chaîne alimentaire des humains et de beaucoup d'animaux.
À l'époque de ton grand père, il y avait déjà toutes ces questions liées aux extinctions ?
Il n’y avait pas toutes ces questions de survie des espèces. On avait beaucoup entendu parler des problèmes d’intoxication des abeilles à cause des pesticides dans les années 80-90. Depuis 2005, nous avons le problème du frelon asiatique qui est présent en Hollande, en France, au Portugal ... Nous n’avons pas encore réussi à endiguer ce problème qu’on nous parle déjà de nouveaux problèmes de coléoptère venant des Etats-Unis, ça n'arrête pas. Mon grand-père a connu les belles années de l'apiculture. Néanmoins, à l'époque le matériel était différent. Il allait dans les bois avec des chevaux. Il avait des hottes pour porter les rayons de miel comme on porte le raisin. C’était des métiers très pénibles et il n'y avait pas encore de mécanisation.
Qu’as-tu trouvé dans l'apiculture que tu trouves nulle part ailleurs ?
La démarche environnementale et la conservation du savoir-faire.
Continuer à lire : Julien Dosnon : "Il y a beaucoup de méconnaissance du grand public sur l’apiculture, ça fait beaucoup de dégâts"